La fin de vie sera-t-elle un enjeu de l'élection présidentielle 2022, et au-delà ?
Le sujet de la fin de vie est un sujet complexe, sensible, qui nous renvoie à notre propre finitude. Pour répondre à la problématique angoissante des conditions de la fin de vie, des récupérations politiciennes prétendant offrir des solutions toutes faites se font jour, afin finalement d’éviter que le voile rassurant de l’innocence ne tombe. Mais pas que...
Où en sommes-nous de ce débat ?
En tant qu’avocat en droit de la santé, et du fait de mon parcours, je suis régulièrement consulté sur ces questions, qui font apparaître de nombreux blocages, chaque fois issues des postures idéologiques en cours. L’élection présidentielle est le moment de rebattre les cartes afin, de peut-être, de bousculer cet état de fait.
Certaines idéologies se basent en effet uniquement sur la technique médicale vue objectivement, d’autres uniquement sur la subjectivité des patients sans prise en compte de la visibilité d’une mort « réelle » (pas celle qu’on imagine, mais celle dont on ne connaît rien), physique, qui s’approche. Cette dernière mouvance rédige régulièrement des propositions lois qui permettent d'inclure toutes les demandes, mais sans l’assumer, et en y ajoutant un vernis médical. Procédé peu démocratique s’il est est. Les tenants de cette lignes demandent un débat, avec la volonté de le refermer aussitôt, par peur de ne pas avoir l'assentiment d'une majorité.
Comment sortir du manichéisme ?
Pourtant, par des questions simples, il est possible de nuancer un peu, et d’ouvrir ainsi la voie au débat :
- qui serait concerné par une loi sur la fin de vie ?
- les personnes atteintes d’Alzheimer, qui ne conduit pas à la mort et empêche à plus ou moins brève échéance une prise de décision libre et éclairée ? Mais alors, à quel moment peuvent-ils faire la demande, et à quel moment doit-on y donner suite ?
- les personnes atteintes de la maladie de Charcot, qui conduit à la mort après une longue déperdition et des souffrances intolérables, en pleine conscience ?
- plus largement, les personnes atteintes de maladies dégénératives, y compris des maladies inconnues, orphelines ?
- les personnes souffrant de dépression profonde ?
- et quelle procédure imaginer dans le cas des personnes hors d’état d’exprimer leur volonté, qui puisse éviter les blocages, présents dans ce cas plus qu'ailleurs ?
Quelles sont les propositions des candidats ?
Jean-Luc Mélenchon veut inscrire le droit au suicide assisté dans la Constitution. Anne Hidalgo et Yannick Jadot veulent faire voter une loi sur la fin de vie.
Emmanuel Macron voudrait lui convoquer une « convention citoyenne », sur le modèle de celle s’étant exprimée sur le climat.
C'est clairement ce dernier choix qui a notre préférence, car il permet d'ouvrir le débat au-delà des postures politiciennes et corporatistes par une discussion de personnes intéressées, qui deviennent initiées au cours du processus, tout en conservant avec un regard neuf et distant.
Mais cela pose plusieurs questions :
- qui choisit ces français et comment ?
- quelles informations sur le sujet leur seront données, et par qui ?
- et au final, est-ce que leurs conclusions doivent être reprises sans filtre ?
Et après ?
Si cette promesse, mûrement réfléchie semble-t-il, ne reste pas lettre morte, elle permettra des débats politiques plus ouverts et la rédaction d’une loi moins idéologique, donc plus concrète, et donc in fine réellement applicable, car sans non-dits ni tabous. Pour notre part, l’idée de sortir de débats mortifères quand on parle de fin de vie est extrêmement enthousiasmante.
Car s'il existe une loi actuellement, elle est extrêmement limitée et ne considère que très peu la voix du patient, même si tout n'est pas perdu lorsqu'on y est confronté. N'hésitez d'ailleurs pas à faire appel à moi si tel est votre cas, mon cabinet se trouve à Paris 3, mais mon activité couvre Paris dans on ensemble, et même toute la France.
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